Wal-ES
La typologie Wal-ES a été construite à partir d'une typologie définie à l'échelle belge (CICES-Belgium) elle-même dérivée d'une interprétation de la typologie CICES de référence. De telles adaptations sont indispensables pour tenir compte des contextes régionaux.
Services de production
Alimentation
Cultures commerciales d'alimentation Cultures non commerciales d'alimentation (privés ou collectifs) Elevage commercial Elevage non commercial Animaux sauvages terrestres Plantes et champignons sauvages terrestres comestibles Poissons, crustacés et mollusques élevés dans les eaux douces Poissons, crustacés et mollusques sauvages d'eau douce Plantes d'eau douce comestibles Matériaux
Plantes ornementales Animaux ornementaux Bois Autres matériaux végétaux Plantes, animaux et microorganismes médicinaux Matière organique issue des déchets pour la fertilisation et/ou pour l'amélioration du sol Matière organique issue de l'agriculture pour la fertilisation et/ou pour l'amélioration du sol Fourrage Matériel génétique de tous les organismes vivants
Energie
Matière organique issue de l'agriculture à des fins énergétiques Matière organique issue des déchets à des fins énergétiques Arbres et résidus ligneux à des fins énergétiques Ressources énergétiques mécaniques des animaux Eaux
Eau de surface potable Eau souterraine potable Eau de surface à des fins autres que la consommation Eau souterraine à des fins autres que la consommation
Services de régulation
Evènements extrêmes
Protection contre l'érosion Maintien du cycle hydrologique et des flux d'eau Protection contre les inondations Protection contre les tempêtes Prévention et contrôle des feux Pollutions
Bioremédiation des sols pollués Purification de l'eau de surface et oxygénation Purification de l'eau souterraine et oxygénation Capture des poussières, des produits chimiques et des odeurs Mitigation du bruit et des impacts visuels
Processus biologiques
Pollinisation Dispersion des graines Maintien des habitats tout au long du cycle de vie des espèces Contrôle biologique Régulation des maladies humaines Processus d'altération, de décomposition et de fixation des sols Climats
Régulation du climat global par séquestration des gaz à effet de serre Régulation du climat régional Régulation du micro-climat
Services culturels
Environnement de la vie courante
Environnement biologique des lieux de vie, travail et étude Environnement biologique des institutions de santé et de réhabilitation Espace naturel non exclusif adapté aux activités quotidiennes de plein air Espace naturel exclusif adapté aux activités quotidiennes de plein air Environnement pour des loisirs
Espace naturel non exclusif pour les loisirs de plein air Espace naturel exclusif pour les loisirs de plein air Espace naturel non exclusif pour les activités de loisirs productives Espace naturel exclusif pour les activités de loisirs productives
Sources d'expériences et de connaissance
Espace naturel et biodiversité servant de support à l'expérience de la nature (qualité esthétique) Espace naturel et biodiversité servant de support à l'éducation Espace naturel et biodiversité servant de support à la recherche scientifique Sources d'inspiration et de valeurs
Espace naturel et biodiversité sources d'inspiration et de divertissement Espace naturel et biodiversité sources de valeurs patrimoniales et sentimentales Espace naturel et biodiversité sources de valeurs symboliques et culturelles Espace naturel et biodiversité sources de valeurs sacrées ou religieuses Espace naturel et biodiversité sources de valeurs intrinsèques d'existence et d'héritage
CICES Belgique
La typologie CICES Belgique est une adaptation de la classification CICES au contexte belge, caractérisée par une forte densité d'habitants et où les usages du sol multifonctionnel sont communs. Elle est la classification de référence belge pour les services écosystémiques, adaptée aux conditions locales tout en étant compatible avec les standards internationaux. |
Cette typologie a été développée par consultation itérative d'experts belges d'horizons divers : administration, groupes d'appui aux politiques ou centres de recherche.
CICES5.1
La classification CICES (Common International Classification of Ecosystem Services) est une typologie standardisée de services écosystémiques (SE) gérée notamment par l'Agence Européenne de l'Environnement. Elle a été développée dans un objectif de comptabilité environnementale afin que cette classification soit compatible avec le cadre conceptuel des comptes environnementaux et économiques des Nations Unies. |
Cette typologie est une nouvelle version de la typologie CICES 4.3.
CICES4.3
La classification CICES (Common International Classification of Ecosystem Services) est une typologie standardisée de services écosystémiques (SE) gérée notamment par l'Agence Européenne de l'Environnement. Elle a été développée dans un objectif de comptabilité environnementale afin que cette classification soit compatible avec le cadre conceptuel des comptes environnementaux et économiques des Nations Unies. |
La typologie CICES a été construite sur base des typologies existantes (MEA et TEEB). Le but n'est pas de les remplacer mais bien de faciliter le passage de l'une à l'autre et de les compléter. La typologie détaille les trois principales catégories (production, régulation et culturels) mais ne prend pas en compte les SE de support qui sont à l'origine des SE considérés comme finaux. La typologie n'intègre aussi que les services "biotiques", qui dépendent du vivant, excluant les services abiotiques comme les ressources minérales du sol (roches, sables, sels, métaux précieux, ...), les ressources d'origine biologique mais non renouvelables à l'échelle du génération humaine (charbon, pétrole, gaz, ...), le vent, le soleil, ...
TEEB
TEEB (the Economics of Ecosystem and Biodiversity) est une initiative dont le but est d'attirer l'attention sur les avantages économiques de la biodiversité. Publiée en 2010, elle a également développé une typologie internationale des services écosystémiques. Cette classification est basée sur la typologie des SE développée par MEA. Elle s'en écarte dans la définition des grandes catégories en (1) ne considérant pas la catégorie services de support, définie par TEEB comme des processus écologiques et (2) en ajoutant la catégorie « services habitats » afin de montrer l'importance des écosystèmes dans la fourniture d'habitats pour les espèces migratoires et la protection des pools de gènes. © TEEB icons used for ES by Jan Sasse. |
MEA
Le MEA (Millenium Ecosystem Assessment) est une initiative lancée au début du millénaire visant à évaluer les conséquences des perturbations des écosystèmes sur le bien-être humain. Publié en 2005, elle a développé la première typologie internationale des services écosystémiques. L'évaluation des écosystèmes pour le millénaire est un programme de travail international conçu pour répondre aux besoins des décideurs et du public en matière d'information scientifique relative aux conséquences des changements que subissent les écosystèmes pour le bien-être humain ainsi qu'aux possibilités de réagir à ces changements. Cette classification a été définie sur base de groupes fonctionnels répartis en quatre grandes catégories : services de production, de régulation, culturels et de support. |
IPBES
L'IPBES est une plateforme intergouvernementale mise en place en 2012. Analogue au GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), elle a pour but de renforcer l'interface entre la science et les décideurs. Elle a pour premières missions d'assister les gouvernements, de renforcer les moyens des pays émergents sur les questions de biodiversité, sous l'égide de l'Organisation des Nations unies (ONU). Elle rassemble les experts de la biodiversité et des services écosystémiques et produit en toute indépendance des rapports périodiques d'évaluation vulgarisés. Cette interface science-politique a pour objectifs la conservation et l'utilisation durable de la biodiversité, sous-tendant le bien-être humain sur le long terme et le développement durable. |
En 2018, des experts de l'IPBES (Voir Díaz, S. et al. 2018 Assessing nature's contributions to people. Science 359, 270–272) ont proposé une nouvelle appelation pour les services écosystémiques avec une typologie supposée être bien différente des précédentes et plus intégrée. Pour ce groupe d'experts, les interactions entre la biodiversité et l'humanité doivent plutôt être appelés les "contributions de la nature au bien être humain" ("Nature contribution to people" = NCP) et la typologie s'articule en 3 catégories :
- les contributions de la nature matérielles : substances, objets ou autres éléments matériels de la nature qui soutiennent directement l'existence physique et les biens matériels des personnes,
- les contributions de la nature non-matérielles : effets de la nature sur les aspects subjectifs ou psychologiques qui sous-tendent la qualité de vie des gens, à la fois individuellement et collectivement,
- les contributions de la nature régulatrices : aspects fonctionnels et structurels des espèces et des écosystèmes qui modifient les conditions environnementales vécues par les personnes et/ou régulent la production de contributions matérielles et non matérielles.
Cette proposition d'appelation et de typologie, et surtout sa justification, est loin de faire l'unanimité dans le domaine scientifique. En effet, l'appelation "nature" plutôt que "les écosystèmes" ou "la biodiversité" génère tout autant d'ambiguïtés et les nouvelles catégories proposées ne sont en faut guère différentes des services de production (CN matérielles), des services de régulation (CN régulatrices) et des services dit culturels (CN non-matérielles). Si effectivement, il y a toujours des éléments culturels dans la mobilisation des différents services et que cette appelation n'est pas la plus heureuse, les autres critiques relatives à l'approche des services écosystémiques ignorent son évolution depuis 2010 (TEEB) qui est maintenant beaucoup plus inclusives de la diversité des valeurs qui doivent être prise en compte (cfr l'évaluation intégrée proposée en Wallonie).
Pour en savoir plus, voir le dossier Zotero associé avec des références sur ce débat scientifique et les réactions à cette proposition dans la revue Science.
Ces experts soulignent toutefois l'importance d'un service qui est peu mis en valeur dans les autres typologies : le maintien des options futures qui met en avant la capacité des écosystèmes, des habitats,des espèces ou du patrimoine génétique à continuer d'assurer à long terme les différents services. Ils ciblent notamment les enjeux de résilience des écosystèmes face aux changements environnentaux et à leur variabilité etde solutions et bénéfices futurs encore inconnus ("assurances pour le futur") que la biodiversité pourrait assurer notamment en médecine, le développement de nouveaux matériaux ou de sources d'informations (biomimétisme).
Par ailleurs, ils proposent de prendre en compte aussi directement les impacts négatifs de la biodiversité sur le bien-être humain comme les vecteurs de maladie, les ravageurs, les espèces invasives, ... Ces impacts négatifs sont généralement appelés "disservices" et effectivement ignorés dans les approches d'identification de services écosystémiques mais pas nécessairmeent lors de l'évaluation des bénéfices.