Avant de se lancer dans l'évaluation proprement dite, il est important de réfléchir à la façon d'articuler les différents processus d'évaluation et d'intégrer les divers domaines de valeurs, tout en s'assurant du respect de la « hiérarchie » des valeurs développé dans la section « Comment ? » du cadre d'évaluation.
Cette ‘intégration' des valeurs ne constitue en effet pas une étape isolée mais se réalise tout au long de l'évaluation, en mettant en rapport les différentes valeurs et en analysant la façon dont elles s'influencent mutuellement.
Les trois types d'évaluation peuvent s'alimenter les uns les autres. A titre d'exemple, l'évaluation des synergies et antagonismes entre services écosystémiques réalisée lors de l'évaluation biophysique permet de mettre en évidence les acteurs impactés négativement (ceux qui bénéficient des services écosystémiques impactés négativement) ; ce qui incite à les considérer comme des acteurs indispensables à consulter lors de l'évaluation sociale. Inversement, l'évaluation sociale peut informer et servir de base à l'évaluation biophysique en identifiant les services écosystémiques prioritaires pour les différents acteurs qui en dépendent et en précisant les demandes.
Ici encore, les objectifs spécifiques de l'évaluation auront une influence sur la façon d'articuler les types d'évaluations. Par exemple, une évaluation à l'échelle régionale visant à cartographier l'offre de services écosystémiques développera fortement l'évaluation biophysique et limitera l'évaluation sociale à l'identification des catégories de bénéficiaires, avec une faible composante participative. Au contraire, une évaluation ayant pour objectif l'adoption d'un plan d'aménagement d'un périmètre restreint aura une forte composante sociale, en incluant les acteurs concernés dès le début de l'évaluation, notamment en réalisant une sélection participative des services écosystémiques prioritaires.